Parois, portes, dalles et piliers

Les parois et dalles n’ont pas qu’une fonction porteuse, mais ils servent également à former un compartiment coupe-feu. La résistance au feu est alors définie en fonction de la durée pendant laquelle une paroi ou une dalle empêche la propagation du feu.

Veuillez prendre note : nous abordons ici sur Heureka uniquement l’évaluation du point de vue de la protection incendie (résistance au feu des éléments de construction). En cas de transformation ou d’assainissement, il y a également lieu de fournir la preuve statique pour la combinaison de charges déterminante.

Épaisseur minimale pour la résistance au feu

La résistance au feu de parois, dalles ou piliers existants peut être évaluée en fonction de l’épaisseur des éléments de construction.

Selon le type de construction, d’autres facteurs doivent être pris en compte.

Sélectionnez le type de construction de votre bâtiment

Plaques coupe-feu

Des plaques coupe-feu ou des revêtements de protection incendie permettent d’augmenter la résistance au feu des dalles, parois et piliers.

Épaisseurs minimales pour la résistance au feu 30, 60 ou 90 minutes

	Épaisseur minimale du revêtement en mm
Résistance au feu	30 Min.	60 Min.	90 Min.
plaques de plâtre	18	2 x 15	3 x 15
plaques de plâtre armé de fibres, homogène (masse volumique apparente ≥800 kg/m³)	18	2 x 12.5	3 x 12.5
plaques en fibres-ciment à base de silicate de calcium, homogène (masse volumique apparente ≥450 kg/m³)	20	30	40
panneaux agglomérés liés au ciment (masse volumique apparente ≥1200 kg/m³, teneur en ciment ≥ 75% de la masse	20	30	40
chapes en sulfate de calcium ou liées au ciment	20	30	50

Dans le Document « Produits de construction bénéficiant d’une reconnaissance générale », l’AEAI fournit un aperçu des catégories de réaction au feu des matériaux de construction reconnus et précise les épaisseurs minimales pour la résistance au feu de parois et plafonds de divers types de construction.

Résistance au feu de 30 minutes, EI 30 ou REI 30 ?

En analysant les éléments de construction, vous évaluez la résistance au feu en minutes. Les désignations utilisées dans les Prescriptions de protection incendie comprennent les lettres R (résistance), E (étanchéité) et I (isolation thermique). Les éléments de construction sont classés en fonction de leurs certificats d’essai.

Pour les parois et dalles existants, il n’existe en règle générale aucun certificat d’essai. Les éléments de construction ne peuvent donc pas être classés selon ces désignations. Ils sont alors évalués en fonction de leur résistance au feu. Cela signifie que si les Prescriptions de protection incendie exigent REI 30 pour une paroi, et si votre paroi actuelle affiche une résistance au feu de 30 minutes, la protection incendie pour le système porteur et/ou le compartiment coupe-feu est suffisante.

Comment les portes sont-elles évaluées ?

Pour l’évaluation d’anciennes portes, il vaut la peine de faire appel à un professionnel spécialisé. Nombreuses sont même les autorités de protection incendie qui l’exigent. Lors de l’évaluation, le spécialiste examine minutieusement les portes du bâtiment : Ferment-elles bien ? Sont-elles fissurées ? Dans quel état sont les cadres et châssis ? Le châssis est-il bien scellé au mortier et exempt de fissures ?

Pour évaluer la structure, il arrive souvent que le spécialiste démonte la serrure ou décroche une porte. L’évaluation se fonde sur les documents fixant l’état de la technique SIA Lignum 83 v1997 et la fiche technique ASBP 008 v1996. Si les portes satisfont aux exigences posées à l’époque aux portes coupe-feu, elles sont tolérées jusqu’à nouvel ordre.

La démarche est facilitée si la porte comporte une plaquette indiquant l’année de construction et la résistance au feu. Dans ce cas, il incombe au propriétaire ou au responsable de l’assurance-qualité en protection incendie d’évaluer si l’état de la porte est encore convenable.

Trouver des expertes et experts

Des experts spécialisés pour les portes en bois est disponible auprès de :

et pour les portes métalliques auprès de

l’Association Metaltec Suisse.

Portes avec désignation « T30 »

Les portes des parois formant un compartiment coupe-feu doivent présenter une résistance au feu de 30 minutes. Il est souvent difficile de savoir si les portes plus anciennes satisfont à cette exigence. La désignation T30 était déjà utilisée pour les portes coupe-feu avant le début des activités de vérification des éléments de construction. Depuis la fin des années 1990, cette désignation ne s’applique officiellement plus qu’aux portes contrôlées. Il n’existe en Suisse une obligation de marquage des éléments de construction mobiles contrôlés que depuis le 1er janvier 2005. Il n’est donc pas si facile de savoir si une porte fabriquée pendant la période de transition a été contrôlée.

Les portes T30 doivent-elles être remplacées ?

Le remplacement d’une porte T30 lors d’une transformation dépend du concept de protection incendie et relève du principe de proportionnalité. Si, par exemple, seules les salles d’eau sont rénovées dans les appartements d’un immeuble locatif, le remplacement de la porte d’appartement n’est pas forcément requis. Toutefois, si des modifications sont également apportées au sol, aux parois et aux dalles, ce projet de construction est considéré comme une modification majeure de la construction, d’où la nécessité, selon la norme de protection incendie, d’adapter les portes aux prescriptions de protection incendie actuelles.

En règle générale, les portes qui sont construites selon les documents fixant l’état de la technique et qui sont en bon état technique peuvent, jusqu’à nouvel ordre, subsister comme « portes T30 sans certificat d’essai » en accord avec l’autorité de protection incendie.

Les portes classées monuments historiques peuvent être renforcées, par exemple avec une couche intermédiaire résistante au feu ou comme « doublage » sur une nouvelle porte coupe-feu.